Horatio Nelson, biographie :



CHAPITRES :

- L'enfance de Horatio Nelson (1758-1770).

- L'enrôlement de Horatio sur le Raisonnable en tant que Midshipman (1770-1771).

- L'apprentissage de Horatio sur un navire marchand en route vers les Antilles (1771-1772).

- Sur le Triumph, Horatio devient commandant de la chaloupe du bord (1772).

- Horatio participe à une expédition vers le Pôle Nord (1772-1773).

- Cap vers les Indes Orientales (1773-1775).



Nous sommes au XVIIIième siècle. La France et l'Angleterre se sont déjà affrontées lors de la guerre de succession d'Autriche (1740-1748). Ce duel continuera avec la guerre de Sept Ans (1756-1763) . Au cours de celle-ci, le Raisonnable, vaisseau français de 64 canons, est capturé dans le Pas-de-Calais avec son équipage complet (630 hommes) lequel est envoyé moisir pendant quatre ans sur les pontons de Portsmouth jusqu'à la signature du traité de Paris qui mettra fin à cette guerre.


L'enfance de Horatio Nelson.

Le vendredi 29 septembre 1758 à Burnham Thorpe dans le Norfolk, Catherine Nelson met au monde son sixième enfant et son cinquième fils. Le garçon est baptisé Horatio six jours plus tard, car ses parents craignent qu'il ne survive pas.

Horatio a maintenant sept ans et il assume déjà parfaitement son rôle de petit clerc en assistant son père, le révérend Edmund Nelson, recteur de Burnham Thorpe. Sa mère, meurt le 26 décembre 1767 de la tuberculose après avoir mis au monde dix enfants en quinze ans.

Horatio fréquente d'abord la Royal Grammar School (école primaire) à Norwich puis la William Paston School (école privée) à North Walsham où l'étude du latin et des textes de Shakespeare alterne avec les séances de punitions corporelles.


L'enrôlement de Horatio sur le Raisonnable en tant que Midshipman.

Ce sont les vacances de Noël 1770. Horatio lit alors dans la Gazette du Norfolk que le Raisonnable venait d'être réarmé en vue d'une guerre imminente contre l'Espagne. Le commandement de ce navire a été confié au capitaine Maurice Suckling, de Woodton, frère de la défunte Catherine Nelson. Celui-ci s'était illustré à bord du H.M.S. Dreadnought le 21 octobre 1759 (date devenue mémorable dans la famille) au cours d'un combat contre des vaisseaux français en mer Caraïbe.

Recrutement de marins

Horatio a douze ans. Il a déjà assisté au moins une ou deux fois dans l'un ou l'autre des ports de la côte, à la fuite des pêcheurs devant les équipes (dites "détachements de l'enrôlement") chargées d'engager (ou plutôt de capturer) des marins pour armer les vaisseaux du roi.

Mais ce spectacle n'a pas dégoûté Horatio du métier de marin et fait part à son père son souhait d'être engagé par le capitaine Suckling. Dès le premier janvier 1771, le capitaine Suckling inscrit le nom d'Horatio Nelson sur le rôle d'équipage du Raisonnable en tant que midshipman mais le départ de Nelson est reculé de trois mois durant lesquels le Raisonnable entre à l'arsenal pour réparations et Horatio est renvoyé à l'école.

Nous sommes à la mi-mars 1971. Horatio est accompagné par son père jusqu'à Londres puis il fait le voyage seul avec son coffre jusqu'à Chatham où il finit par trouver un officier de marine qui lui indique le Raisonnable.

Arrivé à bord, il apprend que le capitaine Suckling est absent. Personne ne se soucie du petit Horatio. Il descend alors à la batterie où les marins sont en pleine débauche en compagnie de femmes. Horatio remonte sur le pont où il passe la nuit et la journée qui suit. Une femme finit par avoir pitié et s'occupe de lui jusqu'au retour du Capitaine Suckling qui le dirige sur le poste des midshipmen.


L'apprentissage de Horatio sur un navire marchand en route vers les Antilles.

Cependant la guerre contre l'Espagne se fait de moins en moins probable et le Raisonnable est désarmé. Le capitaine Suckling prend le commandement du Triumph, 74 canons, affecté à la garde de la Tamise. Il inscrit Horatio comme midship sur le rôle du Triumph mais préfère le faire embarquer à bord d'un navire marchand où sa formation devrait être plus fructueuse. Le capitaine Rathbone doit vendre au mieux à Port Royal de la Jamaïque, à la Barbade ou même en Floride ou à la Martinique, les draps et cotonnades qu'il emporte et à lui d'acheter aux meilleurs cours du sucre et du café. Le cargo fait cap sur les Indes Occidentales.

Le voyage aller-retour aux Antilles va durer quinze mois, durant lesquels Horatio prend des muscles, apprend les mathématiques et la cosmographie.


Sur le Triumph, Horatio devient commandant de la chaloupe du bord.

De retour sur le Triumph, Horatio, quatorze ans, devient commandant de la chaloupe du bord. Cette grande embarcation à voile, deux mâts, assure le service des vivres, le transport des permissionnaires, allant chercher des marchandises, des agrès, du matériel dans les magasins, entrepôts et chantiers navals de la Tamise. Nelson tient la barre de la chaloupe et donne ses ordres à ses gabiers qui ont pour certains trente ou quarante ans. La marée remonte loin dans la glorieuse rivière, l'embouchure s'ouvre largement à la brise dure et changeante de la mer du Nord; de violents et soudains courants s'y croisent, s'y contrarient; les rivages sont mêlés de rochers, de sortes de récifs, de vasières, de bancs de sable; des brouillards épais parfois aveuglent tout l'estuaire, de longues pluies le noient, sans que pour autant le trafic cesse; les cornes de brume alors sonnent lugubrement, les navires surgissent comme des fantômes des rideaux de brouillard ou des grains. L'organisation y est archaïque. Nelson s'irrite de devoir attendre ses marchandises, ses vivres ou son matériel sur les quais des magasins ou entrepôts. Il s'irrite d'autant plus qu'il doit défendre ce qu'il est chargé de transporter contre les commandos de voleurs qui, nuit et jour, hantent ces parages et souvent opèrent en accord avec les marins.


Horatio participe à une expédition vers le Pôle Nord.

A la fin de l'année 1772, alors que la paix semble trop longue, les journaux annoncent la préparation d'une expédition dans le but de trouver une route plus rapide vers les Indes en passant par le Pôle Nord.

Horatio postule et est embarqué malgré son jeune âge en qualité de patron d canot du commandant. Il n'aura pas fort à faire dans cette fonction. Le Racehorse et le Carcass, deux voiliers gréés en dundees (un grand mât et un mât d'artimon, un dundee portait parfois des huniers) appareillent au début de juin 1773 de l'embouchure de la Nore, Irlande méridionale. L'expédition atteint le quatre-vingtième degré de latitude début août. Horatio s'illustre en tirant un coup de canon pour faire fuir un ours qui menaçait des membres de l'équipage descendus sur la banquise. Cet événement deviendra un véritable mythe.

La banquise se reforme. Le chef de l'expédition décide d'abandonner les navires pris dans les glaces pour regagner le sud à bord des canots quand un violent vent se lève et permet aux navires de regagner la mer libre. Le 11 août, ils mouillent à Smeerenberg (Frise du Nord, Pays-Bas) puis s'amarrent le 25 septembre à Orfordness (côte est de l'Angleterre, non loin d'Ipswich) pour y être désarmés le 15 octobre.

Cette expédition n'a fait qu'augmenter l'horreur naturelle qu'Horatio a du froid.


Cap vers les Indes Orientales.

Le 8 octobre 1773, le capitaine Suckling fait part à Horatio Nelson que le capitaine Surridge le prend à son bord sur ses recommandations. Il commande la frégate Seahorse qui fait partie de l'escadre du commodore Hugues. Il appareille pour les Indes Orientales dans trois jours.

L'océan indien est un théâtre d'opérations mouvementé. Les vaisseaux s'y cherchent, s'y poursuivent. La France et l'Angleterre envoient là-bas de très bons marins, la France son meilleur chef d'escadre, le bailli de Suffren, puis son meilleur corsaire, Surcouf. L'Angleterre n'est pas en guerre, mais elle renforce sans cesse sa puissance aux Indes Orientales d'où déjà elle tire ses trésors.

Les Indiamen, superbes navires marchands armés, souvent mieux que ceux de la Royal Navy, transportent là-bas du matériel, des munitions, des hommes, des fonctionnaires et leurs familles et reviennent chargés de denrées précieuses. Ils longent tout le contour de l'Afrique jusqu'à Mélinde où ils empruntent la mousson comme tapis roulant, doublent Le Cap, route plein est jusqu'aux îlots Saint-Paul et Nouvelle Amsterdam puis cap au nord jusqu'à Ceylan. Trincomali est le plus beau port du monde aux dires de Nelson.

Mr Surridge est pour tous ses midships un excellent professeur. Ils fait souvent faire le point par des hauteurs de lune. Exercice difficile. Il enseigne à ne pas fuir les difficultés.

La punition du fouet

Deux ans de croisière du golfe du Bengale au golfe Persique. Nelson assiste deux cents fois à la punition du fouet (le condamné prononce quelques mots, est applaudi si le discours est brillant, attaché puis fouetté avec le chat à neuf queues. Une douzaine de coups suffisent à faire couler le sang).

A suivre...




Nelson se trouvait sur le pont des officiers quand il fut tué par un tireur d'élite français à la bataille de Trafalgar en 1805. Blessé par une balle de mousquet, il fut soigné plus bas où il mourrut de ses blessures trois heures plus tard.

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Si le début vous a plu, vous ne pourrez malheureusement pas lire dans l'immédiat la suite de la biographie sur ce site. En effet, mes études ne me donnent plus beaucoup de temps libre pour la terminer.

Je n'ai pas trouvé de site français sur Horatio Nelson (vous pouvez tout de même aller jeter un oeil sur cette page : http://www.class-j.com/sabor40f.htm).

Pour information, la biographie ci-dessus a été largement inspirée du livre de Georges Blond (chez Robert Laffont) :

LA BEAUTE ET LA GLOIRE
Nelson et Emma Hamilton.

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